Youssouf Fofana: confessions
d'un "barbare"
Par Pascal Ceaux, Jean-Marie Pontaut et , publié le 23/01/2008
Youssouf Fofana, responsable du rapt
et de la mort d'Ilan Halimi, en 2006
avait organisé, le 20 janvier 2006, l'enlèvement,
à Paris, d'un jeune juif et sa séquestration, à Bagneux (Hauts-de-Seine). Avec
l'appui d'une dizaine de complices, Fofana avait ensuite exigé une rançon en
échange de la libération d'Ilan Halimi, au prétexte que «les juifs ont de
l'argent». Trente-trois jours plus tard, le jeune homme avait été retrouvé,
agonisant, au bord d'une route dans l'Essonne.
Deux ans ont
passé. Youssouf Fofana n'a pas changé. Dans son courrier, les cibles sont
multiples, mais l'ennemi, toujours le même: le juif et ses soutiens supposés,
tel Nicolas Sarkozy, «vendu à la solde des sionistes américains». Lorsque les
juges d'instruction Corinne Goetzmann et Baudouin Thouvenot l'ont interrogé sur
les motivations antisémites de son acte, il a répondu: «Allah et son prophète,
ils aiment pas les juifs.» Il a aussi signé l'un des procès-verbaux
d'interrogatoire en l'accompagnant de la mention: «A mort Israël.»
Youssouf Fofana est bien plus prolixe dès qu'il est question de l'affaire, de «son» affaire. Il évoque ainsi volontiers son emprise sur ses complices: la jeune fille qui servit d'appât pour attirer Ilan Halimi, les geôliers du jeune homme dans un immeuble de Bagneux, ceux qui l'accompagnèrent jusqu'à la scène finale des cinq coups de couteau et du corps partiellement brûlé. «J'ai été le chef, oui, ils m'obéissaient tous.»
Youssouf Fofana est bien plus prolixe dès qu'il est question de l'affaire, de «son» affaire. Il évoque ainsi volontiers son emprise sur ses complices: la jeune fille qui servit d'appât pour attirer Ilan Halimi, les geôliers du jeune homme dans un immeuble de Bagneux, ceux qui l'accompagnèrent jusqu'à la scène finale des cinq coups de couteau et du corps partiellement brûlé. «J'ai été le chef, oui, ils m'obéissaient tous.»
Lors d'une
audition devant le juge Thouvenot, il déclare: «Moi, je vous aime bien, mais je
préfère Mme Goetzmann parce que c'est une juive et que je préfère avoir mes
ennemis en face de moi et pas d'intermédiaire.» Plus tard, lors d'une
confrontation avec d'autres mis en examen, Youssouf Fofana demande à faire une
déclaration. «Inch Allah, commence-t-il, il y aura un commando qui va m'évader
[...] politiquement, je suis le symbolique trophée de guerre détenu par les
sionistes de New York [...]. Economiquement il y a des compagnies pétrolières
arabes qui au nom d'Allah voudront à tout prix récupérer le symbolique trophée
de guerre...» Et les propos de celui qui se rêve aussi un destin de «grand chef
de guerre» en Côte d'Ivoire se concluent par une demande de mise en liberté.
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